Pont Schuman

Si certains y voient le mouvement d’un galet rebondissant sur l’eau, j’y ai plutôt repéré l’onde sculptée d’une vague ou celle d’un lasso en mouvement. Après tout l’interprétation est libre, non ? Reliant les quais Gillet et de la Gare d’Eau, le pont Schuman ne laisse pas indifférent. Un bon signe.

Cette force évocatrice, l’ouvrage la tire d’un dessin très tenu et contemporain. Il fait d’ailleurs écho à son vénérable voisin du pont Masaryk, dont il est distant d’une centaine de mètres à peine.

Il y a d’abord la minceur du tablier, acéré comme une lame dans un mélange d’acier et de béton. Sa finesse, presque en suspension au-dessus de l’eau, met en valeur la danse des arches. Celles-ci s’affinent et baissent la garde à l’approche des rives, des deux côtés de la Saône, de façon à respecter le site existant. Par ailleurs, leur profilage à géométrie variable (la largeur maximale est atteinte au milieu du pont) accentue le caractère très élancé et la dimension futuriste de l’ensemble. Au milieu du pont, à 84 mètres des rives, les arches plongent sous la route pour s’accrocher à la pile centrale. Au-dessus du tablier, où un belvédère pour piétons est aménagé, la vue se retrouve ainsi libérée.