Rudy Ricciotti dans un lieu où tout ce que l’architecture contemporaine compte de grands noms pose son empreinte sur un ouvrage, construit ou à construire, l’annonce est excitante. Ricciotti, c’est une parole électrique et brulante, un verbe de feu, une liberté éprouvée à chaque instant, une voix qui porte. Il y a le verbe, méditerranéen en diable, et des bâtiments : singuliers, marquants, à la puissance d’évocation rare, aussi parce qu’ils assument leur féminité.

Ricciotti, c’est le créateur du MuCem, à Marseille, nouveau phare de la ville, à l’entrée du port, face à la rade. C’est aussi le Pavillon noir à Aix-en-Provence, le musée Cocteau à Menton, le philarmonique de Postdam, le département des arts de l’Islam du musée du Louvre, le stade Jean Bouin ou encore le Stadium de Vitrolles, peut-être mon préféré.

Et à Lyon, donc, ce nouveau bâtiment ? Il sera en béton, noir. Normal pour celui dont l’œuvre est une ode au béton. Cet immeuble de bureaux viendra se poser sur les docks du port Rambaud. Ricciotti annonce un projet « pudique » « qui regarde le paysage », ce paysage qu’il qualifie de « romantique et picturaliste ».

« Gros rectangle massif, assez empâté », le Pavillon 52 se comprime et se dilate, de sorte qu’il ressemble à un papillon, vu du ciel. Posé sur un rez-de-chaussée/showroom (mezzanine) transparent, six étages grimpent en angles arrondis et en décalage, l’un sur l’autre.

L’ensemble, pris de contractions, est habillé de brise-soleil horizontaux en béton fibré.