Il y a d’abord la lumière. Un choc esthétique, sorte de flash incandescent dans le paysage de la Part Dieu. La première fois, j’ai hésité entre le siège d’une banque – je l’imaginais suisse ou luxembourgeoise – et le building d’un studio du Hollywood de la grande époque. En s’approchant, la vision prend de l’épaisseur. Face à moi, d’un bloc et sans fenêtre, la masse toute en cube(s) impose et s’impose. Avec sa carapace d’or, faites de plaques d’un alliage d’aluminium et de cuivre texturées, la façade envoie un clin d’œil aux couvertures des ouvrages les plus précieux abrités ici. La mise en boite – plus de 71 kilomètres linéaires de rayonnages, sur cinq étages d’archives – tient d’une mise sous écrin, posée sur un socle de granit noir et profond. Les deux derniers étages, ceux des bureaux de l’administration, au septième et huitième, ouverts vers la ville, recouvrent l’ensemble comme un couvercle.

Même si le seul rez-de-chaussée est accessible au public, l’intérieur du bâtiment vaut le coup d’œil, déjà pour découvrir la spacieuse salle de lecture. Un espace apaisé qui joue la lumière naturelle dans un blanc éclatant. Les magnifiques tables d’études en corian, en enfilade, renforcent cette impression d’une blancheur immaculée, rehaussée par un parquet aux tons sombres. Aucun poteau ni mur porteur ne vient perturber le volume et la sensation d’espace, seulement coiffé au plafond par une passerelle vitrée de liaison.